Non, je ne passerai pas à autre chose, comme certains lecteurs me le demandent régulièrement. Pas question de tourner la page de la grande mascarade plandémique ! Sous peine de revivre pareil délire, il faut absolument parvenir à comprendre qui a planifié cette opération psychologique déguisée en cataclysme sanitaire et pour quels motifs elle a été déclenchée il y a bientôt six ans en Chine. Si l’on veut découvrir le pot aux roses covidien, il est impératif de décrypter ce qui s’est exactement passé au tout début de cette guerre hybride lancée en territoire chinois.
Dans mon infolettre du 5 mars 2025, j’ai exposé l’hypothèse de l’effet d’aubaine : les autorités chinoises auraient tiré parti de la petite épidémie de pneumonie survenue à Wuhan pour étouffer un mouvement de contestation plus large et pour mater le noyau d’opposants au régime communiste l’accusant de négliger la santé des habitants. Selon cette hypothèse, la Chine serait « le méchant » qui a instrumentalisé un pseudo fléau viral et les contestataires wuhanais seraient « les gentils » qui ont tenté d’alerter sur une gestion de crise défaillante.
Ce qui me dérange dans cette version, c’est qu’elle sied trop bien à ce que les Américains cherchent à faire depuis les premières semaines de l’année 2020, à savoir propager le scénario de la fuite de labo. Contrairement à ce qu’une large frange de la résistance s’est mise progressivement à croire, la théorie selon laquelle un coronavirus de chauve-souris aurait été trafiqué dans un laboratoire P4 et relâché accidentellement dans la nature a toujours été privilégiée outre-Atlantique. Dès janvier 2020, les médias US évoquent cette piste en soulignant qu’elle circule dans les agences de renseignement et les allées du pouvoir.
Durant la dernière année de son premier mandat, Donald Trump lui-même insinue que le « virus chinois » est un ennemi sournois dont la virulence alléguée est forcément le (mé)fait de la grande puissance rivale. Depuis que le magnat a récupéré son poste présidentiel, il est vrai que son administration et le Congrès insistent beaucoup sur les complicités occidentales dans la fabrication du présumé agent viral manipulé. D’Antony Fauci à Peter Daszak en passant par Ralf Baric et autres, tout le monde connaît désormais le nom des individus impliqués dans les recherches sur les gains de fonction. Grâce à ces « révélations », l’écrasante majorité de l’opinion publique occidentale est désormais persuadée que la Chine s’est acoquinée avec des scientifiques occidentaux pour jouer avec le feu et que cette imprudence coupable a provoqué le fléau baptisé Covid-19.
Comme je ne cesse de le souligner, ce récit dominant est pourtant bâti sur du sable : la pandémie n’a pas eu lieu et il n’y a pas la moindre trace d’une propagation par contagion d’un quelconque pathogène infectieux ! Ce narratif virophobe est à l’évidence un écran de fumée destiné à égarer les foules et lui faire prendre des vessies pour des lanternes. Pendant que les peuples se divisent sur le caractère naturel ou artificiel du coco, ils perdent de vue que ce dernier est une pure invention des ingénieurs sociaux ayant conçu la psy’op’ covidiste. Quand bien même un fragment de génome viral pourrait être relié à un vague tableau clinique grippal, sa responsabilité causale est une fiction pasteurienne qui ne résiste pas à l’analyse.
Selon la poignée de scientifiques qui osent ce diagnostic, la fausse pandémie ne fut que déchaînement hystérique et déferlement iatrogénique. Il se peut qu’un toxique chimique transmissible par excrétion ait été répandu en divers endroits du globe à des moments clés pour renforcer l’illusion d’un phénomène contagieux, mais tout indique que les événements de 2020 furent pour l’essentiel le produit d’une mystification savamment orchestrée, autrement dit d’un grand complot. Pour savoir qui a conspiré et a imaginé cette vaste opération criminelle, il convient à présent d’examiner à qui elle a profité.
Cui bono ? Certainement pas à la Chine. Hormis la neutralisation des protestataires wuhanais et la fourniture de milliards de masques, ce pays n’a tiré aucun avantage de la pseudo crise sanitaire. Son image à l’étranger a été considérablement détériorée, sa réputation de bouillon de culture viral mettant la planète en péril s’est encore affermie, son implication dans l’OMS a en partie justifié la décision américaine de quitter l’organisation onusienne et son industrie pharmaceutique n’a guère tiré les marrons du feu. Par rapport à Pfizer ou Moderna, Sinovac n’a ramassé que les miettes du plantureux marché vaccinal. Depuis l’ouverture du Corona Circus, l’Empire du Milieu a semblé plutôt subir le spectacle qu’y trouver bénéfice.
En revanche, il y a une petite communauté qui avait tout intérêt à monter l’opération, ou du moins à dramatiser la situation qui prévalait à Wuhan à l’automne 2019. Je veux parler des opposants chinois en exil, et en particulier de ceux qui ont trouvé refuge aux États-Unis. Ce qui m’a mis la puce à l’oreille, c’est un article paru en avril 2021 sur le site de Swiss Policy Research (SPR), un média alternatif installé en Suisse et qui a fait un excellent boulot informatif dès l’entame de la mascarade. Selon cet article, les vidéos effrayantes ayant surgi en janvier 2020 et censées montrer des victimes du covid s’effondrer en pleine rue sont apparues initialement sur des sites antichinois, notamment une plateforme basée à Taïwan. Ces images manipulées ou tirées de leur contexte ont ensuite été reprises par les « grands » médias occidentaux afin de générer la psychose de masse et d’attiser l’hostilité envers Pékin, accusé de dissimuler la catastrophe.
Depuis que SPR m’a ouvert les yeux sur cette propagande pandémique précoce, je fais encore moins confiance à la presse occidentale. Et je me méfie aussi des sources « résistantes » qui pointent le pouvoir chinois du doigt et veulent à tout prix nous convaincre que le virus couronné est issu de recherches scabreuses menées en Chine. Parallèlement, je fréquente des blogs et je suis abonné à des infolettres explorant l’hypothèse inverse, celle d’une république populaire prise pour cible par ses adversaires et subissant une grande campagne de désinformation. Il y a quelques semaines, j’ai lu avec une vive curiosité l’article rédigé par le journaliste et cinéaste américain Dan Cohen, lui-même alerté par l’article d’un certain Mark Kulackz posté sur son flux Housatonic.
Je ne jurerais pas que ces deux auteurs méritent le bon Dieu sans confession, ni que l’enquête du second soit dénuée d’erreurs factuelles ou d’interprétations incorrectes. Mais il me semble qu’elle lève un très gros lièvre, à savoir le rôle trouble et troublant joué par le Dr Li-Meng Yan. Si ce nom ne vous dit plus rien, il s’agit de cette virologue chinoise qui a fait énormément parler d’elle à l’été 2020 après avoir atterri aux USA et ameuté les médias étasuniens. Selon cette transfuge se présentant comme une lanceuse d’alerte en danger, elle aurait découvert que le Sars-Cov-2 était une créature de laboratoire hautement meurtrière et elle aurait dû fuir la Chine pour échapper aux représailles, qui plus est en abandonnant son mari derrière elle.
D’après Mark Kulackz, cette belle histoire hollywoodienne ne tient pas debout car la scientifique asiatique était précédemment mariée à un Américain d’origine sri-lankaise, lui-même bien intégré à l’establishment médical américain. Li-Meng Yan vivrait aux États-Unis depuis de nombreuses années et parlerait beaucoup mieux anglais que chinois ! Elle serait de surcroît liée professionnellement aux personnes (Baric, Daszak…) qu’elle accuse d’avoir trempé dans les expériences de gain de fonction. Last but not least, la virologue aurait co-déposé en 2023 une demande de brevet pour un vaccin antigrippal universel.
Dans l’ombre du Dr Yan, on retrouve cette vieille fripouille de Steve Bannon, l’ancienne éminence grise et âme damnée de Donald Trump. On y retrouve aussi l’empreinte du NED (National Endowment for Democracy), paravent de la CIA sur le terrain politique, la secte Falun Long, un super-escroc dénommé Guo Mengwi et un généreux milliardaire hong-kongais non identifié. Le point commun de toute cette faune, c’est de vouer le régime chinois aux gémonies et de manœuvrer pour lui nuire. Le 3 juin 2020, Bannon et son sponsor ont été jusqu’à proclamer, sur fond de statue de la liberté, un « nouvel état fédéral de Chine » censé se substituer à la république actuelle !
Bref, il y a de bonnes raisons de penser que Li-Meng Yan n’est pas la dénonciatrice d’un scandale chinois mais bien le rouage d’une vaste machination antichinoise. Un pion sur l’échiquier géostratégique mondial où les néo-conservateurs américains, sous fausse bannière trumpiste, envisageraient ni plus ni moins de déclarer la guerre à la Chine communiste ! Non plus une simple guerre commerciale mais un vrai conflit armé aux motivations impérialistes et colonialistes. Dans ce cas de figure, l’opération psychologique Covid-19 aurait pour but de salir l’ennemi et de faire croire qu’il a mis au point des armes de destruction massive. Cela ne vous rappelle rien ?
Tout en employant le conditionnel et en prenant garde de ne pas affirmer que ce scénario digne d’un James Bond correspond à la réalité, je vous invite néanmoins à ne pas sous-estimer sa plausibilité. L’Oncle Sam est un habitué des guerres d’agression et sa « Central Intelligence Agency » a déjà maintes fois démontré sa propension à user de coups tordus. Le narratif relatif au « virus chinois » et à son bidouillage peut très bien provenir des cerveaux chargés de susciter un « regime change » en Chine continentale. Ci-dessous, je vous propose la traduction de l’article de Dan Cohen, à peine retouchée par mes soins. Ce texte apporte plus de questions que de réponses mais il contient de nouveaux éléments permettant de mettre en doute ce que j’ai appelé la « deuxième doxa », autrement dit la fable du virus évadé d’un labo. Bonne lecture.
Yves Rasir
L’histoire frauduleuse du Dr Li-Meng Yan
Se présentant comme une lanceuse d’alerte dénonçant les malversations chinoises, Yan a dissimulé ses liens étroits avec le milieu biomédical américain. Ses partisans comme ses détracteurs dans les médias ont joué le jeu de cette supercherie.
DAN COHEN ET HOUSATONIC – 7 AOÛT 2025
En juillet 2020, dans un contexte de confinements étouffants et d’une campagne de peur sans précédent fondée sur une pandémie virale, le Dr Li-Meng Yan a fait irruption sur la scène médiatique américaine. Elle s’est présentée comme une lanceuse d’alerte qui avait fui la Chine pour révéler une vérité effrayante : le SARS-CoV-2 n’était pas un virus naturel, mais une arme biologique génétiquement modifiée créée et disséminée par le gouvernement chinois.
« Je suis venue aux États-Unis pour faire passer le message sur la vérité concernant la COVID », a-t-elle déclaré à Fox News le 10 juillet, avertissant que le Parti communiste chinois la tuerait pour avoir parlé. Cependant, comme le révélera cette enquête, Yan a systématiquement omis des détails essentiels de son histoire personnelle et professionnelle qui auraient pu nuire à son image de lanceuse d’alerte et d’outsider de la politique américaine.
Du jour au lendemain, Yan est devenue une sensation. Son récit – selon lequel la Chine, le principal rival géopolitique des États-Unis, avait libéré un agent pathogène dans le monde – a été accueilli avec enthousiasme par les médias et les influenceurs politiques.
Mais derrière ses déclarations dramatiques se cachait un réseau de tromperies, de demi-vérités et de liens omis. Loin d’être une scientifique rebelle risquant sa vie pour dénoncer des actes répréhensibles, Yan était intégrée dans les réseaux biomédicaux d’élite, avait passé des années à travailler sous la direction de deux des virologues clés qui ont façonné le premier récit autour du COVID-19, s’était mariée dans une famille américaine éminente spécialisée en virologie et avait été promue par des personnalités au centre d’une guerre de l’information visant à renverser le régime chinois.
Son ascension n’était pas le fruit de la vérité. Il s’agissait d’une opération politique, un volet d’une campagne de propagande dialectique qui a convaincu les Américains qu’un nouveau virus sévissait dans tout le pays, justifié des mesures de confinement et d’urgence radicale, et détourné la responsabilité vers un adversaire étranger tout en restructurant radicalement la société et les relations sociales et en consolidant le pouvoir et la richesse.
En bref : la lanceuse d’alerte Li-Meng Yan n’a pas dénoncé la machination, elle en faisait partie.
Intégrée au milieu biomédical
Avant le début de l’ère COVID, Yan menait des recherches postdoctorales à l’université de Hong Kong sous la direction du Dr Leo Poon, au laboratoire de référence désigné par l’Organisation mondiale de la santé pour le SRAS.
Le Dr Poon n’était pas un médecin ordinaire. Virologue formé à Oxford, lui et son collaborateur de longue date, le Dr Malik Peiris, ont joué un rôle central dans l’identification de ce que l’on prétend être des virus pandémiques et dans l’élaboration de la réponse biomédicale officielle à ceux-ci. Le Dr Peiris est reconnu pour avoir isolé le coronavirus original du SRAS en 2003 et a été l’un des premiers chercheurs à s’intéresser au SARS-CoV-2. Ensemble, lui et Poon ont mis au point des tests PCR qui ont été adoptés par l’OMS comme outil de diagnostic, bien qu’ils ne soient pas spécifiques au SARS-CoV-2. Peiris et Poon sont également très impliqués dans le développement de vaccins, et Peiris a joué un rôle influent dans l’élaboration de la politique mondiale en tant que conseiller du Comité d’urgence du Règlement sanitaire international de l’OMS sur la COVID-19.
Ils ont également été très impliqués dans la recherche sur les vaccins. En 2018, Yan, Poon et Peiris ont co-rédigé un article préconisant un vaccin universel contre la grippe pour lutter contre ce qu’ils ont décrit comme des « épidémies imprévisibles ». Cela a longtemps été une priorité du NIAID, fréquemment exprimée par le Dr Anthony Fauci.
Ce contexte – à savoir que Yan n’était pas une rebelle isolée, mais faisait partie du cercle restreint des virologues établis – était manifestement absent du récit médiatique.
Le mythe du transfuge chinois
Selon un article publié le 10 juillet 2020 par Fox News, Poon a demandé à Yan d’enquêter discrètement sur un mystérieux groupe de cas similaires au SRAS à Wuhan fin 2019. Yan a affirmé avoir contacté un scientifique du CDC chinois qui l’a informée de la transmission interhumaine. Lorsqu’elle en a fait part à Poon, celui-ci lui aurait demandé de garder le silence.
« Comme il m’avait déjà prévenue : « Ne franchis pas la ligne rouge », a déclaré Yan. « Nous aurons des ennuis et nous disparaîtrons. »
Elle a également accusé Peiris d’avoir fermé les yeux sur l’épidémie virale.
Yan dit avoir alors contacté Wang Dinggang, un milliardaire chinois devenu YouTubeur basé aux États-Unis et partisan d’un changement de régime, qui diffuse sous le nom de Lu De. Le 19 janvier 2020, Lu De a répété les affirmations de Yan, accusant le gouvernement chinois de dissimuler l’origine du virus dans un laboratoire.
Yan affirme que Lu De l’a avertie que sa vie était en danger. Son mari, dit-elle, a découvert ses communications, s’est mis en colère et lui a demandé d’arrêter. Elle affirme avoir fui la Chine seule le 28 avril 2020, échappant de justesse à la mort.
Il s’agit là de la version officielle, qui n’a été contestée ni par ses partisans ni par ses détracteurs, mais qui regorge d’omissions flagrantes et d’affabulations qui ne laissent aucun doute sur son rôle d’agent politique secret plutôt que de scientifique lanceuse d’alerte.
Cachés à la vue de tous : ses liens familiaux avec l’establishment scientifique américain
Bien qu’elle se soit présentée comme une transfuge récente, Yan était aux États-Unis depuis des années. Les archives publiques montrent qu’elle a épousé Ranawaka Arachchige Prasad Mahendra Perera (Ranawaka APM Perera) à Manhattan, New York, en 2014. Perera, un Sri Lankais qui est passé de la dentisterie à la virologie et qui a été financé par le ministère de la Défense, travaille aujourd’hui comme virologue et chercheur en maladies infectieuses pour le ministère des Anciens combattants à l’université de Pennsylvanie.
Plus révélateur encore, ses parents sont des personnalités de haut rang dans la bureaucratie biomédicale américaine. Son père, le Dr Liyanage P. Perera, est depuis longtemps chercheur principal au National Cancer Institute. Sa mère, le Dr Pin-Yu Perera, travaille au NIH et au département des Anciens combattants. Liyanage et Pin-Yu Perera font partie des principaux collaborateurs de Leo Poon et Malik Peiris depuis 1994.
Yan et son mari ont également co-écrit de nombreux articles avec Poon et Peiris, notamment un article publié en mai 2020 sur la transmission du SARS-CoV-2 chez les hamsters dorés et appelant au développement de vaccins, qui a reçu un financement du NCI et du NIAID sous la direction d’Anthony Fauci. Ces liens brossent un tableau très différent de celui que Yan a présenté au public américain. Une photo de leur mariage a été publiée dans l’article de Fox News.
Le réel « Événement 201 »
En 2018, Yan a participé à un symposium à Hong Kong intitulé « Framing the Response to Emerging Virus Infections » (Cadrer la réponse aux infections virales émergentes), où elle a fait une présentation sur la combinaison de vaccins pouvant être utilisés comme vaccin universel contre la grippe. La liste des intervenants (supprimée du site web de l’événement peu avant février 2021 mais archivée en ligne), comprenait plusieurs personnalités bien connues de l’ère COVID, notamment celles-là mêmes qu’elle accuserait d’avoir créé une arme biologique et d’avoir dissimulé sa dissémination.
Parmi les autres intervenants figuraient :
- Malik Peiris (discours d’ouverture) ;
- Peter Daszak (discours d’ouverture) – le cofondateur de l’Ecohealth Alliance, la personne même responsable de la fuite supposée du laboratoire que Yan allait dénoncer moins de deux ans plus tard. Daszak, avec Leo Poon, a également co-signé la tristement célèbre lettre publiée dans The Lancet en 2020 affirmant que la COVID-19 avait une origine naturelle, et a participé à l’enquête de l’OMS sur le laboratoire de Wuhan ;
- Ralph Baric – la personnalité que les partisans de la théorie de la fuite du laboratoire considèrent comme ayant développé la méthode de gain de fonction qui a créé le SARS-CoV-2 ;
- Tomas Cihlar – Vice-président du géant pharmaceutique Gilead Sciences, responsable des antiviraux, et en particulier du GS-5734 (Remdesivir), qui a été présenté lors du « Real Event 201 » en 2018, mais qui n’a pas été mentionné lors du « look-at-this Event 201 » organisé en 2019. C’est le programme DOMANE dirigé par le Dr Robert Malone en janvier 2020 qui a suggéré que le Remdesivir serait un produit idéal à utiliser contre le nouveau coronavirus mortel ;
- Kizzmekia Corbett – alors haut responsable sous Fauci au NIAID et au Centre de recherche sur les vaccins du NIH, et responsable des premiers essais de vaccins contre le coronavirus.
L’Australie était également fortement représentée, ce qui laisse supposer la présence de l’alliance de renseignement Five Eyes.
Malgré la notoriété de ses participants, cet événement a peu retenu l’attention des médias dissidents, qui se sont plutôt concentrés sur l’« Event 201 » très médiatisé de l’université Johns Hopkins.
L’apparition à distance de Yan a utilisé le même décor que celui de Corbett, ce qui laisse supposer qu’elle se trouvait déjà aux États-Unis, ce qui contredit à nouveau son récit ultérieur.
L’accent et l’accusation d’espionnage
Yan a ensuite accusé son mari d’être un agent du gouvernement chinois qui avait menacé de la tuer. Mais son profil LinkedIn indique qu’il ne sait pas lire le chinois simplifié (la langue dans laquelle Lu De publie), ce qui rend peu probable qu’il ait lu les messages qui auraient déclenché son indignation.
L’analyste du langage corporel Mandy O’Brien a remarqué que malgré l’accent chinois de Yan, elle ne bute jamais sur l’anglais et s’exprime à un rythme rapide et fluide. Dans une interview accordée à Bannon’s War Room, elle perd brièvement son accent lorsqu’elle dit « sorry » dans un anglais qui semble être celui d’une native américaine. Cette erreur, bien que subtile, suggère qu’elle a peut-être passé plus de temps aux États-Unis — voire grandi ici — qu’elle ne l’a jamais admis.
Selon le récit présenté par Yan dans l’article de Fox News, Perera l’aurait poussée à garder le silence sur la prétendue dissimulation après avoir lu ses communications avec Lu De, le milliardaire Youtubeur qui cherche à obtenir un changement de régime de la part des États-Unis. Elle a depuis développé ce récit, accusant son mari d’être un espion du gouvernement chinois et de menacer de la tuer, elle et toute personne qui l’aiderait, lorsqu’elle lui a annoncé son intention de quitter Hong Kong.
Cependant, le profil professionnel de Perera sur LinkedIn indique qu’il ne sait pas lire le chinois simplifié, ce qui signifie qu’il n’aurait pas pu lire les communications écrites entre Yan et Lu De, à moins qu’ils n’aient communiqué en anglais plutôt que dans leur langue maternelle, le cantonais.
Un acteur politique
En août 2017, après avoir réussi à faire élire Trump à la Maison Blanche, Steve Bannon, ancien banquier chez Goldman Sachs devenu magnat d’Hollywood, a quitté son poste de stratège en chef pour retourner dans le monde des médias.
« Je me sens revigoré », a-t-il déclaré au Weekly Standard. « Je suis libre désormais. J’ai repris les armes. »
Bannon prédisait depuis longtemps une guerre majeure au Moyen-Orient et une autre contre la Chine, les présentant comme des chocs de civilisations contre les formes orientales de barbarie.
« Vous avez un islam expansionniste et vous avez une Chine expansionniste. N’est-ce pas ? Ils sont motivés. Ils sont arrogants. Ils sont en marche. Et ils pensent que l’Occident judéo-chrétien est en recul », a déclaré Bannon lors d’une émission de War Room en février 2016.
« Nous allons entrer en guerre dans la mer de Chine méridionale dans cinq à dix ans », a-t-il déclaré un mois plus tard.
Il a été présenté à Guo Wengui, un milliardaire chinois en fuite de Pékin. Cette rencontre a été organisée par le journaliste néoconservateur Bill Gertz, qui a été licencié du Washington Free Beacon après avoir secrètement accepté 100 000 dollars d’un magnat de Hong Kong lié à Guo tout en écrivant des articles élogieux à son sujet. Gertz a ensuite rejoint le Washington Times, un journal de droite dirigé par l’Église de l’unification coréenne, où il a publié le premier article américain affirmant que le SARS-CoV-2 provenait d’un laboratoire chinois.
Guo a commencé à financer généreusement Bannon, et ensemble, ils ont créé GTV et GNews, des plateformes médiatiques destinées à déstabiliser le gouvernement chinois.
Guo animait des émissions téléphoniques et publiait des clips de musique rock très travaillés, avec des tenues bizarres et des danseurs, appelant à renverser Pékin.
En janvier 2020, alors que le discours sur le virus prenait de l’ampleur, Bannon a rebaptisé son podcast War Room: Pandemic. Son émission mettait en vedette Jack Posobiec, ancien agent de renseignement devenu influenceur MAGA, et Kyle Bass, tous deux actifs dans la défense anti-chinoise de type guerre froide.
« Vous ne vous intéressez peut-être pas à la pandémie, mais la pandémie s’intéresse à vous », a déclaré Bannon lors d’une émission diffusée le 25 janvier, aux côtés de Jack Posobiec, ancien agent des services secrets devenu influenceur MAGA, et de Kyle Bass, partisan de la guerre froide.
Au même moment, Wang Dinggang, un acteur clé de leur réseau médiatique, faisait la promotion des affirmations de Yan.
Le 1er mars, Bannon est apparu sur Fox News pour exiger que Xi Jinping autorise les inspecteurs américains et ceux du CDC à entrer dans le laboratoire de Wuhan, et a salué Trump pour ses efforts supposés visant à « forcer le président chinois à faire preuve de plus de transparence ». Le 28 avril, Yan serait arrivée aux États-Unis sur un vol payé par Guo.
La théorie de la fuite du laboratoire a été rapidement adoptée par les néoconservateurs, notamment Frank Gaffney et les sénateurs républicains Tom Cotton et Ted Cruz. Trump lui-même a affirmé avoir vu des preuves démontrant avec un « haut degré de certitude » que le virus provenait de Chine. Cependant, lorsqu’on lui a demandé de rendre publiques ces prétendues preuves, le président a refusé et a invoqué une autorité supérieure, ce qui est étrange pour le plus haut responsable du gouvernement américain.
« Je ne peux pas vous le dire. Je n’ai pas le droit de vous le dire », a-t-il répondu.
Le 3 juin 2020, jour anniversaire de la place Tiananmen, Bannon et Guo ont lancé le « Nouvel État fédéral de Chine » depuis un yacht au large de Manhattan, diffusant en direct une émission de huit heures avec la statue de la Liberté en arrière-plan. Guo a crié « À bas le PCC ! » en mandarin sous le regard de Bannon.
Quelques semaines plus tard, Yan est apparue dans les émissions Tucker Carlson Tonight, The Epoch Times, Lou Dobbs Tonight et celle de Bannon. Ses interviews ont été vues des millions de fois. Ses déclarations ont été censurées sur Facebook et Instagram, et son compte Twitter a été temporairement suspendu, ce qui a ajouté une touche de subversion.
Politifact, propriété du Poynter Institute financé par Facebook, a qualifié l’interview de Li-Meng Yan par Carlson de « théorie du complot démentie », tout en affirmant qu’une fuite dans un laboratoire était plausible.
Elle est également apparue dans le documentaire viral Tracking Down the Origin of the Wuhan Coronavirus, produit par le réseau Epoch Times du Falun Gong. Bien que présenté comme anti-establishment, ce réseau est depuis longtemps financé par Friends of Falun Gong, un groupe de façade créé par Mark Palmer, diplomate américain et cofondateur du National Endowment for Democracy (NED).
Dans l’épisode du 28 juillet 2020 de War Room: Pandemic, Bannon a présenté Yan comme une « transfuge » qui serait essentielle pour parvenir à un changement de régime en Chine, ce qu’il a qualifié de « question déterminante de la première moitié du XXIe siècle ».
Quelques semaines plus tard, Bannon a été arrêté sur le yacht de Guo pour avoir escroqué des donateurs qui avaient versé 25 millions de dollars pour construire un mur à la frontière entre les États-Unis et le Mexique, mais Trump a ensuite gracié Bannon dans l’un des derniers actes de son premier mandat. En mars 2023, Guo a été arrêté et, en juillet 2024, condamné pour avoir escroqué plus d’un milliard de dollars à des investisseurs.
Le 8 octobre 2020, Yan a publié ce qu’elle prétendait être un article scientifique intitulé « Le SARS-CoV-2 est une arme biologique relâchée : une vérité révélée par la découverte d’une fraude scientifique organisée à grande échelle ».
Si l’université Johns Hopkins et des médias tels que CNN et Vox ont souligné ses faiblesses flagrantes, personne n’a pris la peine d’examiner les liens personnels et professionnels de Yan avec les personnes mêmes qu’elle accusait d’avoir créé une pandémie, ni l’agenda qu’elle partage avec elles.
Un brevet opportun
Le 8 octobre 2020, Yan a publié un article intitulé « Le SARS-CoV-2 est une arme biologique relâchée », qui a été largement critiqué par les scientifiques traditionnels comme étant non scientifique. Ce qui a été moins remarqué : le 10 janvier 2020, alors que Yan prenait contact avec Lu De, elle, Leo Poon et Malik Peiris ont déposé ensemble une demande de brevet provisoire aux États-Unis pour un vaccin universel contre la grippe. Le brevet a été officiellement déposé un an plus tard et publié en septembre 2023.
Le brevet a été approuvé en 2023. Dans un discours prononcé en 2022, Yan s’en est vantée, mais a omis de mentionner les noms de ses collaborateurs, ceux-là mêmes qu’elle avait accusés d’avoir dissimulé la pandémie. Cela suggère que ses accusations contre Poon et Peiris étaient fallacieuses et qu’ils auraient pu être complices d’une tromperie calculée.
Personne ne pose de questions
Depuis son arrivée, Yan est devenue une habituée des médias de droite et des cercles de défense de la liberté médicale, adoptant le nom de Scarlet Yan. Elle est apparue dans l’émission du Dr. Drew, à la télévision britannique en journée et sur la chaîne d’information indienne WION. Elle a parcouru le pays, apparaissant dans des hôtels, des mairies et des églises aux côtés du Dr Robert Malone, du Dr Richard Urso et du Dr Ryan Cole, figures de proue de ce qui est présenté comme un « mouvement pour la liberté médicale ». Ses affirmations ont été citées lors d’audiences au Congrès comme preuve d’une fuite dans un laboratoire chinois et elle se serait rendue à la Maison Blanche, officiellement pour informer les responsables de l’administration Trump.
Pourtant, malgré sa notoriété, aucun intervieweur ne lui a posé les questions les plus évidentes :
Pourquoi a-t-elle caché son mariage américain ?
Pourquoi n’a-t-elle pas révélé ses liens professionnels avec Poon et Peiris ?
Pourquoi est-elle apparue à un symposium aux côtés de Peter Daszak et Ralph Baric ?
Pourquoi a-t-elle breveté un vaccin avec les mêmes personnes qu’elle a accusées de complicité dans la dissimulation de la fuite du laboratoire ?
Dans le même temps, aucun des médias qui l’ont critiquée en la qualifiant d’instrument politique de Steve Bannon et Guo n’a enquêté sur son passé, dissimulant ainsi le véritable scandale de Li-Meng Yan.
Politifact a depuis révisé son évaluation des affirmations qu’elle a présentées dans l’émission de Tucker Carlson, passant de « théorie du complot réfutée » à « controversée », et la théorie de la fuite du laboratoire que Yan a contribué à populariser est désormais largement répandue. Mais les architectes derrière ce récit – et l’étrange cas du Dr Li-Meng Yan – restent dans l’ombre et intouchables.