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S’il vous arrive encore de regarder la télé ou de lire un journal, vous aurez vu que les médias subsidiés ont diffusé ces dernières semaines un nouvel épisode du feuilleton « Alerte rouge à la rougeole ». Face au retour de la maladie infantile en Europe et aux États-Unis, ils nous ont ressorti leurs fables habituelles sur sa gravité, sa disparition grâce au vaccin et sa résurgence par la faute des non-vaccinés. Est-il encore besoin de dénoncer cette triple imposture ? S’il en subsiste quelques victimes parmi mon lectorat, je leur rappelle brièvement que ces trois affirmations médico-médiatiques sont réfutées depuis longtemps et qu’elles s’apparentent dorénavant à de la désinformation.

Trois bobards en perdition

Primo, la rougeole n’est pas une affection intrinsèquement dangereuse. Elle ne l’est que dans les pays pauvres pour les enfants sévèrement carencés en vitamine A. Chez nous, l’abondance des légumes colorés (carottes, laitue, épinards, tomates…), des œufs, des poissons gras et des produits laitiers a réglé le problème. Et avant cela, nos grands-mères faisaient merveille en obligeant la marmaille à manger des abats et du foie ou à avaler de l’huile de foie de morue. En Occident, seuls les marmots en déficit vitaminique prononcé, porteurs d’autres pathologies et privés de traitement antibiotique ou anti-inflammatoire en cas de complications encourent encore un péril mortel. Les deux décès de fillettes enregistrés cette année aux USA s’expliquent justement par les comorbidités pour l’une et une prise en charge inadéquate pour l’autre.

Secundo, tout le monde devrait savoir que le vaccin antirougeole n’a joué aucun rôle dans le déclin de la mortalité liée à la rougeole. Lorsqu’il est mis sur le marché (en 1966) puis introduit dans le calendrier vaccinal (en 1983), l’incidence de la maladie diminuait déjà depuis des décennies et elle ne tuait déjà presque plus, preuve s’il en fallait que le virus n’est rien sur un terrain devenu plus sain. Je suis né en 1960 et je me souviens très bien que durant mon enfance, les parents et les médecins ne paniquaient plus du tout en période épidémique. Je ne conserve pas le souvenir qu’ils organisaient des goûters de contagion intentionnelle comme pour la varicelle, mais je me rappelle que les contaminés n’étaient nullement considérés comme des pestiférés au sein des familles et des écoles. L’épouvantail infectieux ne faisait plus peur à personne.

Tertio, ce n’est pas vrai que la rougeole a presque disparu etque le prétendu fléau viral serait complètement éradiqué si la couverture vaccinale était totale. Malgré un taux de vaccination en progression constante et dépassant souvent les 95 % requis pour la première dose, la maladie est en recrudescence depuis le début du siècle et il se produit toujours des flambées épidémiques quasiment chaque année. En 2023, il y a eu 10 millions de cas recensés dans le monde dont plus de 150 000 en Europe, ce qui est énorme pour une infection censée être sous contrôle à grand renfort d’injections. En outre, il est notoire que la maladie n’est pas réservée aux non-vaccinés et qu’elle affecte aussi des populations en ordre de piquouze. Encore une qui ne remplit visiblement pas ses promesses de protection….

Illusion et désillusion

En réalité, on peut penser que le vaccin R.O.R est très peu efficace et que la baisse des cas de rougeole signalés après son arrivée est due à la… croyance en son efficacité. Après son introduction, raconte le Dr Suzanne Humphries dans son ouvrage « Vaccinations, la grande désillusion », les critères de diagnostic de la maladie ont été revus dans un sens restrictif. Les signes cliniques ne suffisaient plus et il fallait désormais un test sérologique positif pour confirmer le verdict médical. Plus tard, on a même exigé une détection de l’acide nucléique spécifique du virus, autrement dit un test PCR. En outre, les vaccinés dépistés ou porteurs d’anticorps n’ont plus été comptabilisés dans le décompte de la rougeole sauvage : même s’ils développaient une forte fièvre et une éruption cutanée typique, leurs symptômes n’étaient plus attribués à cette cause. Comme quoi, le système n’a pas attendu le Covid pour manipuler les statistiques, faire mentir les chiffres et fabriquer de toutes pièces une fausse victoire vaccinologique !

Et s’il s’agissait plutôt d’une cuisante défaite ? Dans ce même livre, le Dr Humphries explique que la rougeole peut être « subclinique » dans 30 % des cas, c’est-à-dire qu’elle peut passer inaperçue si la fièvre n’est guère élevée et le rash cutané pas très visible. Or cette discrétion symptomatique peut être le signe que l’immunité cellulaire est affaiblie et donc que la réponse naturelle à l’infection n’est pas optimale. D’ailleurs, les personnes immunodéficientes présentent rarement une éruption et peuvent mourir d’insuffisance respiratoire sans la moindre manifestation dermatologique. Cela voudrait dire que l’éclipse partielle de la rougeole n’est pas une bonne nouvelle et qu’elle témoigne d’une inquiétante dégradation immunitaire. Dans cette hypothèse, sa recrudescence récente serait paradoxalement l’indice d’une amélioration sanitaire.

La rougeole, « vaccin » anticancer

Cette probabilité me paraît d’autant plus crédible que cette maladie infantile est excellente pour la santé du futur adulte. On ne le dit jamais, mais il est en effet prouvé que cet épisode désagréable procure de nombreux et spectaculaires bienfaits à celles et ceux qui ont la chance de le traverser. Dans son bouquin, la néphrologue américaine n’évoque que le bénéfice relatif à sa spécialité, à savoir l’atténuation ou la guérison de la néphrose (syndrome néphrotique) et un meilleur fonctionnement ultérieur des reins. La recherche scientifique a cependant mis en évidence que la rougeole constituait un événement préventif protégeant d’un tas de maladies et qu’elle pouvait également faire office de remède curatif.

Faisons un petit tour d’horizon de ces vertus thérapeutiques méconnues. Et comme j’en ai déjà parlé, commençons ce rapide inventaire par les effets anticancer de la rougeole. Cela fait belle lurette que les médecins observent des régressions spontanées de tumeurs à l’occasion d’une infection. Par exemple, on sait depuis 1973 que le lymphome de Hodgkin peut entrer en rémission « grâce » à la rougeole. Du coup, des chercheurs se sont mis en tête d’exploiter les vertus oncolytiques du virus tenu pour responsable de la maladie. Comme en attestent cette étude de 2009 et cette autre étude de 2016, plusieurs équipes ont planché sur le sujet et cherché à mettre au point un vaccin anticancer, notamment via la technologie à ARN messager. Des résultats encourageants auraient été obtenus sur des souris et des études cliniques ont été lancées chez les humains.

Si elles avaient réussi, cela se saurait et les cancéreux seraient déjà incités à se faire inoculer le virus de la rougeole génétiquement modifié ou son ARNm synthétisé. Les essais ont donc certainement échoué et le rêve de soigner le cancer de cette manière demeure hors d’atteinte. À part ce cas d’un cancer de la moelle osseuse guéri par virothérapie et remontant à 2014, je n’ai pas trouvé trace du grand succès oncologique annoncé. Il n’empêche que ce mirage technologique met en lumière le rôle positif des particules virales associées à la rougeole. Puisqu’elles ont un effet antitumoral, on peut raisonnablement supposer que la pathologie infectieuse protège des pathologies cancéreuses.

D’autant que cela fait 30 ans que la supposition est statistiquement vérifiée ! Dans cette étude de 1998, des chercheurs suisses ont fait effectivement une découverte extraordinaire : les patients avec des antécédents de maladies infantiles (rougeole, varicelle, rubéole, scarlatine, coqueluche, oreillons) sont beaucoup moins à risque de déclencher un cancer à l’âge adulte. Et s’ils ont eu plusieurs de ces maladies durant l’enfance, le risque est encore réduit, ce qui confirme l’effet anticancérigène rémanent de ces infections précoces. Bizarrement, le bénéfice est inexistant pour le cancer du sein. Mais de nombreux autres cancers (prostate, peau, poumon, estomac, intestin…) sont bel et bien « raréfiés » par la rougeole et ses copines.

Comme quoi, il est vraiment aberrant de combattre ces maladies infantiles utiles avec des médicaments ou des vaccins. Je ne serais pas surpris qu’on découvre bientôt que les vaccinés R.O.R. sont plus enclins à faire des cancers que les non-vaccinés. Ce serait logique puisque les infections naturelles sont plus immunisantes et plus durables que leurs simulations vaccinales. Le meilleur des vaccins anticancer, c’est la varicelle suivie de la rubéole et de la rougeole.

Moins d’allergies et de malaria

Cette dernière est également une barrière dressée contre les allergies. Nombreuses sont les publications faisant état d’une moindre incidence des maladies allergiques chez les anciens rougeoleuxDans cette étude, par exemple, des chercheurs turcs ont montré que la sensibilité aux acariens était moins fréquente chez les individus ayant été hospitalisés pour la rougeole durant leur enfance. Ils ont également constaté que le groupe « rougeole » avait consommé moins de corticostéroïdes en puff et de salbutamol (médicament bronchodilatateur) que le groupe témoin.

Dans cette étude plus ancienne, des chercheurs suédois ont comparé l’impact de l’infection et celui de la vaccination sur l’occurrence des allergies. Leur conclusion plaide pour la rougeole sauvage puisque les non-vaccinés qui avaient fait la maladie (élèves d’écoles Steiner) ont développé moins de symptômes allergiques et ont été moins souvent diagnostiqués comme tels. S’agissant de l’eczéma atopique, les injectés étaient toutefois aussi bien lotis que les infectés. Dans cette autre étude encore plus ancienne, l’équipe de Peter Abby en Guinée-Bissau a mis en exergue que l’allergie atopique était deux fois moins fréquente chez les ex-rougeoleux africains que chez les enfants vaccinés qui n’avaient pas eu la rougeole. À la même époque, des chercheurs anglais ont mis en évidence que l’exposition au virus de la rougeole réduisait le risque de rhinite allergique.

Mais revenons en Afrique car c’est sur ce continent qu’on a découvert une corrélation très étonnante : lors des épidémies de grippe ou de rougeole, le taux de Plasmodium falciparum (parasite vecteur de la malaria)diminue drastiquement dans le sang des malades. Comme explication, les chercheurs ont avancé un effet antiparasitaire de la fièvre, ce qui est plausible puisque le phénomène ne se reproduit pas lors des épidémies de coqueluche, maladie exempte de fébrilité. Lutter contre le paludisme en ne luttant plus contre la rougeole ? Ce ne serait pas une idée folle pourvu que les conditions nutritionnelles le permettent.

Parkinson, arthrite rhumatoïde, psoriasis

Dans les pays industrialisés, le palu a fondu avec l’assèchement des marécages. Mais la fièvre des marais a cédé le relai à des « maladies de civilisation » comme le cancer, le diabète, l’Alzheimer et le Parkinson. Selon certaines études comme celle-ci, le risque de développer la pathologie neurodégénérative serait également freiné par une rougeole dans l’enfance. Les chercheurs américains ont trouvé que les personnes ayant fait la maladie infectieuse avant leur entrée au collège étaient moins susceptibles de recevoir un diagnostic de Parkinson à un âge avancé. D’après les scientifiques, cette protection viendrait d’une « interaction complexe entre le virus de la rougeole et celui de la grippe espagnole ».

De cause inconnue, la polyarthrite rhumatoïde juvénile est relativement rare puisqu’elle ne touche « que » 15 à 20 enfants sur 100 000. Elle est cependant très handicapante et fait beaucoup souffrir les jeunes malades puisqu’elle se traduit par l’inflammation simultanée de plusieurs articulations. Une « bonne » rougeole les aurait-elle prémunis de ces rhumatismes douloureux ? Ce n’est pas impossible car lorsque l’infection survient chez de jeunes patients déjà atteints, elle les fait parfois immédiatement entrer en rémission ! Le phénomène a en tout cas été observé chez une fillette japonaise et une jeune italienne. Chez la première, les douleurs sont revenues après 10 jours. Mais la seconde a été tranquille durant 4 ans, un répit qu’aucun traitement médicamenteux n’est capable d’offrir.

Selon d’autres cas mentionnés dans la littérature médicale, le psoriasis chronique serait également balayé chez les enfants développant la rougeole. Le mécanisme en jeu est tout aussi énigmatique mais il est peu douteux que l’épisode infectieux contrecarre la maladie cutanée, laquelle est d’ailleurs souvent couplée à l’arthrite juvénile idiopathique. Tout se passe comme si la maladie rougeoleuse en chassait d’autres et comme si elle constituait un « bouclier de santé » mettant à l’abri d’autres soucis plus tard dans la vie, et non des moindres.

Une étape vers la maturité

En conclusion de ce petit survol des avantages sanitaires de la rougeole – j’entends ceux qui ont été repérés car il y a certainement d’autres bénéfices toujours inconnus – je signale que cette affection a fait l’objet d’un décodage psychobiologique dans le mensuel Néosanté (numéro 44 d’avril 2015). Selon le Dr Alain Scohy, cette maladie infantile est un processus de guérison (phase de réparation virale) d’un traumatisme provoqué par le sevrage. L’enfant finit son deuil de la séparation du sein maternel et le franchissement de ce cap lui permet d’évoluer vers l’autonomie. Lorsque la maladie était très répandue, parents et médecins observaient généralement une importante maturation intellectuelle et psychologique de l’enfant, ainsi qu’une poussée de croissance. En perturbant tout cela, la vaccination a probablement aussi contribué à saper l’intelligence et la maturité des jeunes générations. Raison de plus pour faire machine arrière et pour permettre à nouveau à la rougeole, dont la létalité est devenue insignifiante chez les enfants allaités et bien nourris, d’apporter sans entraves ses nombreux bienfaits.

Yves Rasir

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